Résilience des micro-réseaux AC - Interview

Dans le cadre de l’IEEE PES General Meeting 2025, j’ai eu le plaisir d’interviewer Mme Lydia Asare Bediako, doctorante ghanéenne à l’Université Lehigh (Bethlehem, Pennsylvanie, États-Unis).

Au cours de cet échange, elle nous a présenté son projet de recherche sur la résilience et la stabilité des micro-réseaux en courant alternatif, un travail qui combine sources d’énergie renouvelables et production conventionnelle afin de créer des réseaux électriques plus intelligents et plus robustes.

Dans cette interview, Lydia Asare Bediako explique comment elle modélise un micro-réseau intégrant à la fois des sources renouvelables (solaire, batteries, hydraulique) et des générateurs conventionnels (gaz naturel, diesel).
Son objectif est clair : développer des indicateurs pratiques pour mesurer la capacité d’un système à absorber une perturbation, à rétablir rapidement la tension et à maintenir la stabilité sans recourir à des calculs mathématiques complexes.

Grâce à l’utilisation d’indices tels que le Voltage Degradation Index (VDI) et le Restoration Index (RI), combinés à la théorie de la stabilité de Lyapunov, Lydia propose une méthode capable d’anticiper et de corriger les faiblesses du réseau avant qu’elles ne compromettent l’alimentation. Un travail prometteur qui s’inscrit pleinement dans la transition vers des réseaux plus intelligents, fiables et résilients.

 

Pourquoi ce système serait bénéfique pour le Gabon

Actuellement, au Gabon, la gestion de la tension sur certaines lignes électriques repose depuis plusieurs années sur des réglages manuels effectués via des gradins de condensateurs.
Ce processus, non automatisé, entraîne plusieurs problèmes : lenteur d’intervention, imprécision des réglages et difficultés à répondre rapidement aux variations de charge. Conséquence directe, les clients situés en bout de réseau reçoivent parfois une tension insuffisante, ce qui dégrade la qualité de service et peut endommager les équipements électriques.

Le système automatisé proposé permettrait :

  • D’automatiser l’ajustement de la tension en temps réel, sans intervention humaine constante.

  • De diviser et gérer le réseau par sections, afin d’isoler plus rapidement les zones à problème et d’ajuster localement la tension.

  • De réduire considérablement les délais de réaction lors des variations de charge, améliorant ainsi la stabilité et la qualité de l’alimentation.

  • De protéger les équipements des clients et de prolonger la durée de vie des infrastructures électriques.

En adoptant ce type de technologie, les sociétés d'énergie pourraient passer d’une logique de correction manuelle et réactive à une gestion prédictive et proactive, ce qui serait un pas important vers un réseau plus fiable et moderne au Gabon.

 Steven OBAME