Lors de l’IEEE PES General Meeting 2025 à Austin, j’ai eu l’honneur d’interviewer Saskia Anindya Putri, doctorante en Water Resources Engineering et assistante de recherche à la P.C. Rossin College of Engineering and Applied Science de l’Université Lehigh en Pennsylvanie (États-Unis).
Dans cette interview, Saskia présente ses travaux sur l’opération coordonnée des microréseaux d’eau et d’énergie, une approche novatrice qui combine des stations de pompage d’eau alimentées exclusivement par des microréseaux intégrant des batteries, panneaux solaires, éoliennes (rarement) et générateurs diesel.
Elle explique comment un contrôle prédictif non linéaire, avec un horizon de prévision de 24 heures, permet d’optimiser les opérations en minimisant les coûts, en maximisant la réserve de puissance et en assurant la stabilité des actions de contrôle. Des simulations saisonnières ont démontré que l’utilisation des batteries améliore la résilience opérationnelle du système de 18 %.
Pour le Gabon, ce modèle représente une opportunité stratégique. En effet, le pays bénéficie d’un fort potentiel hydroélectrique, mais l’éolien reste largement inexploré, bien qu’une première étude de faisabilité ait été lancée pour un projet éolien près de Libreville. Le solaire demeure encore marginal, malgré quelques projets notables comme la centrale de 120 MW à Ayémé et une autre de 50 MW à Oyem
Une approche intégrée de microréseaux pourrait ainsi stimuler le développement du solaire et des autres énergies renouvelables au Gabon. Elle offrirait une solution viable pour renforcer les infrastructures dans les zones isolées, diminuer la dépendance au diesel importé, et tirer parti au mieux de l’énergie solaire et hydrique disponible.
Steven OBAME