Sur l’horizon de l’expansion hydroélectrique du Gabon se dessine Ngoulmendjim, un projet de rupture qui apportera 82 MW de capacité et environ 500–550 GWh par an au réseau national.
Il viendra s’ajouter à deux barrages historiques sur la rivière M’Bei : Kinguélé (57,6 MW, en service depuis 1973) et Tchimbele (68,4 MW, depuis 1980). Ensemble, ces trois installations formeront un corridor hydroélectrique de 208 MW, faisant passer la production annuelle de 680 GWh à près de 1 235 GWh – soit une hausse de plus de 80 %.
Ce projet de 300 millions d’euros (≈ 197 milliards FCFA) est financé par un mix équilibré de dettes et de fonds propres :
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40 % via un prêt de la Banque africaine de développement (SEFA) – 120 M€ (≈ 78,7 milliards FCFA)
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20 % par l’IFC – 60 M€ (≈ 39,4 milliards FCFA)
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20 % par Standard Chartered Bank – 60 M€ (≈ 39,4 milliards FCFA)
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20 % en fonds propres d’Asokh Energy (Eranove 60 % / Gabon Power Company–FGIS 40 %) – 60 M€ (≈ 39,4 milliards FCFA)
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Techniquement, Ngoulmendjim est conçu comme un "barrage-poids" générant un réservoir de plus de 30 km², alimentant trois turbines Pelton de 27,35 MW chacune. Les travaux, démarrés en 2023, devraient s’achever et entrer en service entre 2027 et 2028. Une fois opérationnel, le projet augmentera de près de 50 % la capacité hydroélectrique disponible pour Libreville, soulagera le réseau urbain et se combinera aux centrales solaires et thermiques existantes pour stabiliser le mix.
Des études d’impact environnemental et social détaillées sont en cours, avec un plan de réinstallation pour environ 561 personnes (156 maisons sur 552 parcelles). Des mesures de compensation écologique, de suivi de la qualité de l’eau et de protection du patrimoine culturel assurent que le projet respecte les plus hauts standards ESG.
Ngoulmendjim ne se limite pas à accroître la capacité : il catalyse le développement régional en fournissant de l’électricité fiable aux zones périurbaines et rurales, en stimulant les petites industries et en créant des emplois locaux tout au long des phases de construction et d’exploitation.
Pour moi, Ngoulmendjim est bien plus qu’un barrage : c’est un modèle de développement durable, démontrant que le financement solide, les normes ESG rigoureuses et les partenariats publics-privés peuvent faire du Gabon un leader de l’énergie propre en Afrique.
Steven OBAME